La SCIENCE, POURQUOI?
Dans cette perspective, les récifs coralliens sont à considérer comme des écosystèmes d'intérêt prioritaire. À eux seuls, ils contiennent 80 % de la biodiversité marine mondiale et au moins 25 % de la biodiversité marine du globe et constituent les fondements des piliers socio-économiques. Leur importance patrimoniale dans les territoires d'outre-mer de la France ne peut donc être discréditée ou sous-estimée. Cependant, on sait peu de choses sur une grande partie de ces écosystèmes coralliens, en particulier dans les sections des pentes récifales les plus profondes et les plus difficiles d'accès (la zone « mésophotique »). Leur préservation demande à la fois un effort d'amélioration de leur connaissance par l'utilisation de techniques innovantes et une prise de conscience ciblée et efficace des connaissances écologiques et des connaissances acquises.
Pour mieux comprendre les rôles et/ou fonctions écologiques des Écosystèmes Coralliens Mésophotiques (ECMs) pour le biotope corallien dans son ensemble, une approche scientifique est indispensable.
3 TYPES DE CRITÈRES
pour identifier et caractériser les
ZONES REFUGES
Dresser un inventaire de la biodiversité des ECMs mahorais. La méthode de photo-identification est privilégiée car elle est respectueuse de l’environnement (non invasive).
Des prélèvements d’organismes peuvent être prévus quand l’identification n’est pas possible pour des analyses supplémentaires morphologiques et/ou génétiques.
Si un récif de corail est exposé à des conditions environnementales stressantes, son destin est déterminé par deux mécanismes écologiques affectant les espèces fonctionnelles clés de sa faune et flore :
Résistance : Capacité des organismes à supporter des contraintes environnementales élevées sans modification ou stress physiologique.
Résilience : Capacité des organismes à se remettre d’un état de stress physiologique causé par une perturbation environnementale. En cas de scénario plus pessimiste (forte mortalité), le destin d’un récif dépendra de ses capacités de récupération, à savoir sa capacité de repeuplement.
Le potentiel de connectivité et de nurserie entre les ECMs et les récifs de surfaces nécessite d’aborder simultanément le lien entre les changements environnementaux subis le long du gradient de profondeur et les capacités d’acclimatations/ adaptations de la faune.
Dans cette optique, DBE a pour objectif de mettre en place un réseau de stations permanentes de suivis faunistiques. Ces suivis seront exécutés en utilisant une approche innovante pluridisciplinaire alliant différentes techniques de pointe en photogrammétrie, en génétique, en biologie fonctionnelle et en suivis environnementaux.
EN profondeur UN TRAVAIL DE FOND !!!!
Les plongeurs de DBE effectuent plusieurs missions lors de leurs immersions dans la zone mésophotique. Les informations collectées seront ensuite traitées puis analysées par le corps scientifique de l’association. Les photographies, les mesures et autres prélèvements sont réalisés en concertation avec les scientifiques de l’association afin de répondre aux exigences des programmes de recherche de la meilleure façon possible.
LA PHOTO IDENTIFICATION
La photo identification est une de nos principales activités lors de nos plongées profondes. Grâce à la haute définition de nos appareils photo et à la qualité des clichés de photographes bien supérieure à celle des ROV, le travail d’identification par les scientifiques et taxinomistes des différents spécimens rencontrés s’en trouve facilité. Depuis maintenant plus de 2 ans, notre banque d’image de plusieurs milliers de photographies ne cesse d’agrémenter et d’enrichir les données issues de la zone mésophotique. Certaines espèces que nous avons photographiées semblent nouvelles pour la science, ou en tout cas jamais répertoriées dans cette zone géographique. D’autres, mises en évidence par nos clichés, battent des records de profondeur qu’on ne soupçonnait pas.
DES PRÉLÈVEMENTS ET MESURES
Quand l’identification depuis nos photos n’est pas possible, ou qu’un sujet présente un fort intérêt à être étudié, alors nous effectuons un prélèvement suivant un protocole strict élaboré par le corps scientifique. Chaque prélèvement est ciblé et fait suite à la demande d’un scientifique. Plusieurs analyses seront faites en laboratoire, notamment des analyses de biologie moléculaire.
TRANSECTS PHOTOGRAPHIQUES, PHOTOGRAMÉTRIES ET PHOTOS PANORAMIQUES
Les transects et les panoramas sont de précieuses sources de données pour la communauté scientifiques qui étudie la faune et la flore des récifs profonds. Ils permettent de restituer une image plus ou moins globale du récif ou d’une partie de celui-ci. Grace à ces images en très haute définition, il est possible de faire des comptages, d’estimer la densité et la répartition des différentes espèces qui peuplent les récifs mésophotiques.
Les panoramas et transects sont périodiquement renouvelés afin d’assurer un suivi de leur évolution. Du fait de leur profondeur, les suivis chronologiques dans la zone mésophotique sont très rare.
SUIVI DE L'ÉTAT DE SANTÉ DES ÉCOSYSTÈMES CORALLIENS MAHORAIS
Le phénomène de blanchissement corallien est malheureusement devenu commun dans les faibles profondeurs et est donc suivi dans toutes les régions tropicales du globe. Cependant lors de nos immersions nous avons pu constater un blanchissement de certaines colonies d’espèces de coraux profonds peu documenté puisque peu observé du fait de la profondeur. Retournant régulièrement sur certaines stations, nous effectuons un suivi de ce phénomène et effectuons une surveillance quasi hebdomadaire des peuplements mésophotiques de Mayotte. Un suivi chronologique à de telles profondeur est très rare de par le monde. Les informations recueillies par DBE à ce sujet sont donc quasi inédites et constituent une importante sources d’information pour la science. Indéniablement, il s’agit d’un autre point fort de l’association